Acteur américain, né le 6 février 1911, à Rochester (New York, U.S.A.). Décédé le 10 mai 1992, à Los Angeles (Californie, U.S.A.).
Sixième rejeton d'un souffleur de verrre aux racines norvégiennes établi dans l'état de New York, John Lund connut une enfance perturbée et une scolarité précocement interrompue. Tenu de se mettre au travail, il se retrouve successivement barman, vendeur de journaux à la criée, charpentier, terrassier… Employé d'une agence de publicité, il participe à ce titre à l'Exposition Universelle de New York(1939).
À 26 ans, il débarque toutefois dans une production locale de la pièce «Waiting for Lefty», montée par une troupe d'amateurs. Il fait ainsi la découverte de l'art dramatique, véritable révélation, pour ce jeune homme qui se cherche encore. En 1941, les échelons gravis et la trentaine assurée, il fait sa première apparition à Broadway dans une adaptation de l'oeuvre de Shakespeare, «Comme il vous plaira». Chantant et dansant à l'occasion, il multiplie ses apparitions tout au long de la célèbre avenue, tout en écrivant quelques sketches qu'il énonce lui-même à la radio.
En 1946, remarqué par Henry Ginsberg, responsable de la production chez Paramount, il débute au cinéma par un rôle conséquent aux côyés de Olivia de Havilland dans «À chacun son destin» de Mitchell Leisen. Dès lors, son nom ne quittera plus le haut des génériques, apparaissant même en première ligne dès l'opus suivant, «Les périls de Pauline» (1947), évocation romancée des exploits d'une Pearl White burlesque campée par Betty Hutton.
En 1949, le sourire surligné d'une courte moustache, il connaît son titre de gloire en séduisant «La scandaleuse de Berlin» qui ne pouvait être que Marlene Dietrich. À l'aise dans la comédie («La chasse aux millions», 1948), il ne dédaigne pas des rôles plus sérieux, comme celui d'Alfonso d'Este dans «La vengeance des Borgia» (1949), en dernier époux d'une Lucrèce si souvent maltraitée par les scénaristes du monde entier.
Quand je vous dis «Ma bonne amie Irma», vous me répondez Jerry Lewis ou Dean Martin
. Pourtant, le héros masculin de ce film n'est autre que notre ami John, ce qui en dit long sur les humeurs de l'histoire, fut-elle celle du septième art, et les méfaits du temps qui passe ! Car John Lund, malgré un charme à mettre Donatienne dans tous ses états et un talent si souvent reconnu, n'acquerra jamais le statut d'une véritable vedette.
À partir de 1952, il tente de se remettre le pied à l'étrier du côté du western. «Au mépris des lois» et «Les rois du rodéo» en 1952, «Cinq fusils à l'ouest» – réalisé par Roger Corman avant que le bonhomme n'entreprenne de nous faire peur – et «Chief Crazy Horse» en 1955 lui permettent de rester en tête de la caravane. Il n'en sera pas de même dans cette «Haute Société» où s'ébattent avec aisance Grace Kelly et Bing Crosby, tandis que ses deux tardives apparitions, «Le rafiot héroïque» (1961) et «Un mari en laisse» (1962), lui font comprendre que sa chance est passée. En 1963, mettant un terme à ses activités radiophoniques et cinématographiques, il se retire de la vie publique et s'installe à San Diego, se lance dans les affaires et ne fera plus parler de lui.
Vice-président du syndicat des acteurs entre 1950 et 1959 – il aura vécu la présidence de Ronald Reagan avant l'ensemble de ses compatriotes –, John Lund fut l'époux de Marie Charter, une comédienne rencontrée sur les planches. Des difficultés cardiaques finirent par avoir raison de cet acteur, aujourd'hui bien oublié au point que le Dictionnaire du Cinéma de chez Larousse ne le connaît pas, tandis que Jean Tulard, pourtant si documenté, l'a oublié entre Folco Lulli
et Dolph Lundgren ! Heureusement, L'Encinémathèque a davantage de mémoire…
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